Raphaël Gani organise une journée d’étude dans le cadre de la deuxième semaine étudiante du CÉLAT. Voici l’argumentaire de cette journée d’étude qui aura lieu le 20 mars à l’Université Laval.
La plupart du temps, les chercheurs produisent un savoir sans le mettre en scène pour le grand public. La vulgarisation scientifique est plutôt le travail du journaliste de Québec Science, du guide au Musée de la civilisation ou de l’animateur de l’émission Découverte. Essentiel, ce travail répond à la demande d’un large public friand de science vulgarisée. La division du travail entre le scientifique et le vulgarisateur n’est pas sans problème. D’abord, elle permet au scientifique de se concentrer sur ses publications scientifiques alors que le vulgarisateur se charge de la mise en scène du savoir original. Ainsi, les travaux de recherche sont parfois mal transmis par le vulgarisateur. De plus, quand un chercheur tente lui-même de vulgariser son savoir, comme Éric Bédard l’a fait dans L’Histoire du Québec pour les Nuls, il est toujours des intervenants pour critiquer l’entreprise parce qu’elle «coupe les coins ronds». Cependant, en délaissant le terrain de la vulgarisation, plusieurs chercheurs n’offrent pas de solutions alternatives aux ouvrages vulgarisés, sinon de les critiquer. Enfin, rares sont les chercheurs qui enseignent aux étudiants à créer un profil Academia.edu, à utiliser des #hashtags ou à vulgariser le sujet d’une thèse de doctorat au profit des participants à un souper de famille. Sous-enseignée, la mise en marché de la science est surtout pratiquée par l’autodidacte.
Les travaux de recherche offrent peu de réponses définitives. Or, comment un chercheur peut-il parler de ses travaux aux «nuls» sans tomber dans le simplisme? À l’heure de la révolution numérique, quels sont les raccordements possibles entre la science et le public de non-scientifique? Que signifie être «nuls» en science ? Dans le cadre de la deuxième semaine étudiante du CÉLAT, ces questions seront abordées lors d’une journée d’étude tenue le 20 mars à l’Université Laval. Celle-ci sera retransmise en direct sur Internet. Chercheurs, étudiants et professionnels sont invités à partager leurs recettes ou leurs anti-recettes pour parler aux «nuls». Par exemple, Éric Bédard donnera une classe de maître au sujet de la communication de l’histoire pour les nuls. L’objectif de la journée est la promotion d’une science vivante et hors d’atteinte de son ennemi juré : «c’est plate !»
La date limite pour soumettre une proposition de communication (150 mots) est le 15 février.
Intéressé(e) ? : raphael.gani.1@ulaval.ca